Covid-19 : l’industrie du jeu touchée par la crise sanitaire

La crise sanitaire mondiale liée à l’épidémie de Covid-19 n’épargne pas les acteurs suisses de l’industrie des jeux en dur et en ligne, qui ont vu leurs ventes et les mises chuter depuis le début du confinement, qui a débuté le 16 mars dernier.

Alors que le nombre de points de vente ouverts de la Loterie Romande ne cesse de diminuer, l’institution helvète tire un premier bilan négatif des premières semaines de confinement. « Nous avons connu un premier effet très impactant, à savoir la fermeture de la moitié des revendeurs environ. Cela a baissé nos ventes de près de 40%. La situation empire de jour en jour. Nous restons actifs aux côtés des personnes qui exploitent les kiosques, les magasins de stations-services et autres commerces qui peuvent rester fonctionnels. Mais beaucoup commencent à fermer car ils ont moins de clients. Nous y perdons encore », a déploré Jean-Luc Moner-Banet, directeur général de la Loterie Romande dans les colonnes du site 24heures.ch.

Les paris sportifs en berne

L’arrêt progressif des compétitions sportives a eu un fort impact sur l’activité de la Loterie Romande. « Les paris sportifs sont en plein développement sur notre site Internet. Or, il n’y a plus de compétitions et plus de courses de chevaux. Des évènements sur lesquels nous comptions beaucoup, comme les Jeux Olympiques et l’EURO de football, ont disparu. Nous prenons encore des paris sur ce qu’il reste, comme le Tour de France, mais nous nous attendons à devoir en rembourser une partie », a-t-il poursuivi, précisant que peu de parieurs se tournaient vers les quelques compétitions étrangères ouvertes aux paris. Même son de cloche du côté de Swisslos, qui n’a pas communiqué de chiffre précis, mais qui a observé une baisse de son activité. « Les gens restent plus à la maison. Bien que la participation via Internet augmente effectivement, elle ne compense pas entièrement ce que nous perdons en jouant dans les points de vente », a déclaré Willy Mesmer, porte-parole de l’entreprise. Du côté de la Loterie Romande pour qui le digital représente d’habite 10% de son activité, on parle d’un millier de nouveaux comptes par semaine, qui sont loin de compenser les pertes en point de vente. Si les jeux de la Loterie Romande sont également disponibles en ligne, les Suisses sont moins attirés par la formule, plus contraignante car nécessitant une inscription.

Préparer l’avenir

Préparer l’après, la Loterie Romande, qui a décidé de ne pas avoir recours au chômage partiel et de « supporter les coûts de cette crise » au vu de sa vocation d’aide, s’y attèle dès à présent. « Nous sommes conscients de la fragilité des commerces de proximité. Notre travail s’axe actuellement sur la reprise, a commenté Jean-Luc Moner-Banet. Il y a un challenge qui est réel car les points de vente devront survivre et auront besoin de notre soutien. Nous devrons être présents avec des mesures opérationnelles ».

Par contre, la crise risque malheureusement d’impacter les subventions versées par l’institution aux associations d’utilité publique, certes pas cette année car basés sur l’exercice 2019, mais en 2021. « La pandémie tombe mal, car nombre d’évènements, culturels notamment, devaient commencer à cette époque et ont été années. Il y aura une demande très forte pour bénéficier de nos dons. Nous essayerons de lisser au mieux nos bénéfices et les subventions sur les deux années », a-t-il indiqué. Une assemblée générale doit se tenir en mai pour discuter de ces dons. Ceux-ci dépendront également des mesures de la Confédération pour soutenir la culture, qui pourraient être annoncées ce vendredi à Berne.

Source : 24heures.ch